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Modifié le 16/03/2023

Biocarburant : comment l’utiliser dans votre flotte automobile

Si aujourd’hui le recours au biocarburant reste marginal en France, il peut constituer une alternative durable aux énergies fossiles. En effet, le biocarburant se décline en différentes solutions d’approvisionnement pour les véhicules, ainsi que pour d’autres usages. Que faut-il savoir sur le sujet ? Quel biocarburant pour quelle voiture ? Quel avenir pour le pétrole d’algues ? Qu’entend-on par pétrole artificiel ? Peut-on remplacer le fioul par du biocarburant ? Qu’est-ce que le biocarburant HVO ? Réponse à vos questions !

Quelle est la composition d’un biocarburant ?

Un biocarburant est un carburant de substitution, sous forme liquide ou gazeuse, qui est produit à partir de la biomasse, soit de la transformation de matériaux organiques d’origine végétale, ou plus rarement animale, issus entre autres de l’agriculture et des déchets.
 
La définition du biocarburant est de respecter certains principes écoresponsables. Au cours de son cycle de vie, il doit émettre moins de 50 % d’émissions de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone (ou CO2). Cela s’étend de la phase de fabrication du biocarburant jusqu’à la consommation. Pour les ressources végétales, l’absorption de CO2 lors de la croissance des plantes est également prise en compte.
 
Ils sont utilisés en complément aux carburants fossiles, et départagés en filières (ceux de type bioessence ou biogazole) et en générations de production : la première est aujourd’hui en phase industrielle, la deuxième est en développement, la troisième reste encore au stade du concept. Ces solutions peuvent servir pour le transport, voire même le chauffage pour un usage visant à remplacer le fioul par du biocarburant.

 
Quels sont les différents biocarburants ?

Les biocarburants de première génération comprennent le bioéthanol pour les moteurs à essence, produit à partir de plantes sucrières (canne, betterave) et de céréales, ainsi que le biodiesel à destination des moteurs diesel, issu des huiles végétales (colza, soja, palme). Il s’agit d’une technologie bien maîtrisée et industrialisée, mais le biocarburant a l’inconvénient de rentrer en compétition avec la production alimentaire, suscitant des interrogations éthiques quant à sa production et sa consommation.
 
C’est pourquoi ceux de deuxième génération sont actuellement développés : ceux-ci peuvent être produits par gazéification ou par voie biochimique, à partir de matières végétales non exploitées (tiges et feuilles, déchets végétaux). La composition de ce biocarburant est essentiellement des matières cellulosiques, à base de carbone et de matières ligneuses. Il s’agit donc de ressources non alimentaires. Ce qui résout l’inconvénient du biocarburant de première génération. La production à grande échelle doit démarrer cette décennie. Par ailleurs, il est également possible de le décliner comme biocarburant diesel, biogaz et biohydrogène.
 
Enfin, il existe une troisième génération, toujours à l’étude, qui vise à une future production de biocarburants à partir de microalgues contenant des acides gras et des sucres, permettant de générer du biodiesel, du biogaz, et du biohydrogène, tout comme le biocarburant de seconde génération. Il peut aussi servir à la production de bioéthanol. Ce biocarburant d’algues est parfois surnommé pétrole artificiel ou pétrole bleu, en raison du recours aux phytoplanctons océaniques.

 
Comment définit-on un carburant durable ?

Le biocarburant a une définition changeante en raison des divers modes de production, et le qualificatif de carburant durable est toujours débattu, car si les agrocarburants émettent peu d’azote et de soufre, leur combustion produit néanmoins du CO2. Il est donc nécessaire de faire un bilan environnemental complet, prenant en compte chaque étape de la fabrication du biocarburant et de son utilisation, pour savoir si un biocarburant est durable ou pas. Ce bilan peut varier très nettement en fonction de l’espèce végétale, du mode et de la zone de sa production, et de son usage final. Par exemple, la production de biocarburant diesel à partir de canne à sucre est réputée avoir le meilleur bilan environnemental. En revanche, si du charbon ou d’autres énergies fossiles sont employés pour la transformation, comme c’est le cas dans certains pays avec le biocarburant au colza, le bilan peut devenir négatif. Toutefois, les filières de deuxième génération, notamment celle cherchant à produire à partir des déchets, devraient avoir un bilan environnemental très positif, avec une réduction des émissions de près de 80 % par rapport aux carburants fossiles actuellement utilisés.
 
Contrairement à la filière de l’essence et du gasoil, le biocarburant est un secteur qui souhaite repenser l’organisation du secteur. Désormais, l’impact environnemental est tout aussi important, sinon davantage, que les enjeux économiques. En d’autres termes, il ne s’agit pas uniquement de remplacer les énergies fossiles, mais de trouver des alternatives durables, comme la production de biocarburant à partir de microalgues. De même, la législation des pays va en ce sens avec des réglementations qui promeuvent les solutions respectueuses du développement durable. C’est notamment le cas du biocarburant algue. Pour ce dernier sujet, on parle éventuellement de « pétrole bleu ».

Quels sont les usages des biocarburants ?

Pour l’heure, les biocarburants sont essentiellement utilisés pour le transport, après mélange avec les carburants d’origine fossile, dans le cadre d’une distribution en station-service. Dans ce secteur, on peut s’attarder sur les domaines d’exploitation suivants :

  • les transports en commun ;
  • les solutions de mobilité des professionnels : flotte automobile, poids lourds, engins agricoles… ;
  • le biocarburant pour voiture de tourisme à destination des particuliers.

 
Ainsi, on retrouve le biocarburant essence dans les supercarburants SP95, SP98 et SP95-E10 qui contiennent jusqu’à 5 % ou 10 % de bioéthanol, ou jusqu’à 15 % à 22 % d’ETBE (pour éther éthyle tertiobutyle, un sous-produit résultant de la synthèse de l’éthanol avec de l’isobutène). Ou encore dans le superéthanol E85 contenant entre 65 % et 85 % d’éthanol. Concernant le gasoil biocarburant, celui-ci est accessible au grand public à travers les gazoles B7 et B10, tandis que les entreprises disposant d’une flotte automobile et d’un approvisionnement en carburant dédié ont accès aux gazoles B30 et B100, contenant jusqu’à 30 % et 100 % en volume d’esters méthyliques d’acide gras. Le prix de ces biocarburants est variable.
 
En parallèle de l’offre des stations en biocarburant, on peut aussi avancer certaines perspectives d’avenir telles que son emploi pour les systèmes de chauffage, par exemple.

 
Quel avenir pour les biocarburants ?

Comme évoqué précédemment, les biocarburants de première génération, même ceux affichant un bilan environnemental satisfaisant, souffrent de la compétition avec la production alimentaire, comme du manque de disponibilités des terres. À cela, il faut également prendre en compte la raréfaction de certaines ressources, ainsi que des soucis éthiques lorsque des populations locales souffrent de malnutrition.
 
En revanche, les biocarburants de deuxième génération, qui arriveront sur le marché dans quelques années, sont considérés comme une alternative sérieuse aux carburants traditionnels. Pour rappel, ils peuvent faire office de biocarburant pour le diesel, se décliner en biohydrogène et en biogaz. Ils vont certainement constituer une belle solution de transition, avant de passer au tout électrique après 2035. Vu que les camions ne sont pas concernés par l’interdiction du moteur thermique, les biocarburants seront toujours utilisés sur la route après cette date, en particulier le biocarburant HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) destiné aux poids lourds. Cette ressource énergétique se distingue par une origine 100 % renouvelable et est certifiée durable. Sa production est le plus souvent issue d’huiles végétales ou de solutions de revalorisation des déchets organiques. Il peut s’agir d’huiles usagées ou encore de graisses animales. En France, l’usage du biocarburant HVO est réservé aux flottes captives des professionnels, dans un premier temps. De plus, il est nécessaire de disposer de ses propres solutions de stockage. Ainsi, on peut s’en servir pour les transports routiers et non routiers, comme l’exploitation du matériel agricole et des équipements de chantier.
 
Par ailleurs, un nouvel usage en développement concerne la conso de biocarburants dans l’aviation : le biokérosène va en effet être progressivement intégré au kérosène fossile en France, à hauteur de 2 % en 2025 pour commencer (puis 5 % en 2030, et 50 % en 2050). Dans le cadre de l’engagement pour la croissance verte (ECV), les biocarburants aéronautiques font l’objet d’une concertation entre l’État et de grands groupes issus du secteur privé. Avant sa démocratisation, cette solution doit faire l’objet de tests et de contrôles afin d’obtenir une certification de l’ASTM (American society for testing material).

 
Biocarburant : que dit la loi ?

En France, les supercarburants SP95 et SP98 sont autorisés pour l’ensemble du parc automobile essence existant, et le SP95-E10 pour la « très grande majorité des véhicules ». Le gazole B7 est consommable avec tous les véhicules diesel, le B10 seulement avec des modèles compatibles. Le superéthanol E85 ne peut être utilisé que pour des véhicules qui ont été modifiés avec un kit biocarburant dit « véhicules FlexFuel » ou bien à « carburant modulable ». Les gazoles B30 et B100 sont réservés aux flottes automobiles qui utilisent des moteurs diesel spécifiques et qui disposent d’une logistique d’acheminement propre : pas de station pour ces biocarburants. Cependant, le déploiement des biocarburants essence, diesel ou autres est amené à se développer. Cela tient autant à l’offre en station-service qu’aux innovations technologiques et techniques dans les domaines d’activité respectifs, comme le transport, le secteur primaire ou l’énergie.
 
Les entreprises peuvent en outre assurer leur approvisionnement standard, en bénéficiant des avantages de la Carte E.Leclerc. En complément de prix sur le biocarburant attractifs, cette carte multiservice vous fait profiter de nombreux atouts dans le cadre de la gestion de votre flotte professionnelle. On peut notamment évoquer l’entretien des véhicules en centres auto E.Leclerc, le nettoyage en station de lavage, les dépenses en boutique, sans oublier des places de stationnement réservées.

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